Chronologie
Débuts
La première fois qu’un prêtre catholique franchit le seuil de cette citadelle, ce fut le 6 septembre 1838.
M. Norbert Blanchet, grand vicaire de Québec, et son compagnon, M. Modeste Demers, se rendaient au-delà des montagnes rocheuses pour fonder la mission de l’Oregon et, plus tard, celle de la Colombie. Ils s’arrêtèrent plusieurs jours au Fort. Ils étalaient deux missionnaires catholiques francophones venant de Rivière-Rouge. Ils célébrèrent 39 baptêmes, dont cinq d’adultes, et trois mariages. Le dimanche suivant, le 9 septembre, il y eut une messe et les vêpres solennelles au cours desquelles ils donnèrent deux longues instructions.
Le lendemain, le 10 septembre, jour de leur départ, ils bénirent une grande croix qu’ils plantèrent à l’emplacement de l’actuel édifice de l’Assemblée législatives albertaine, en signe de presse de possession du territoire d’Edmonton au nom du Christ et de son Église.
En 1852, le père Albert Lacombe o.m.i., y établit la première mission catholique qui devint la paroisse Saint-Joachim.
En 1859, une petite église a été bâtie par la Compagnie de Baie d’Hudson, qui l’a donné au père Lacombe pour la communauté catholique du Fort. La première messe a été célébrée le 24 décembre de la même année.
En 1876, les dirigeants de la Compagnie de la Baie d’Hudson exigèrent que l’on déménagea l’église à l’extérieur du Fort. C’est alors que Malcolm Groat offrit un terrain de 13 âcres de son domaine à Mgr Vital Grandin o.m.i. pour qu’il y construise son église. Ce site est aujourd’hui connu sous le nom de cimetière Saint-Joachim.
En 1886, la croissance de la paroisse est telle qu’une plus grande église a été construite sur la 100e avenue.
En 1899, l’église actuelle a été construite, sa façade donnant sur la 110e Rue.
C’est une page importante de l’histoire de la première paroisse catholique d’Edmonton qui a été alors tournée.
Son séjour au Fort se prolongea jusqu’au 25 juillet 1842. Il partit alors pour visiter les Indiens de la région au sud et à l’ouest du Fort où il revint le 29 août. Le 18 septembre, il retournait à Rivière-Rouge.
Il est revenu en 1844 pour s’établir définitivement au Lac Sainte-Anne. Son compagnon, M. Joseph Bourassa, s’arrêta au Fort Edmonton, le 5 août 1844, et M. Thibault y arriva de nouveau le 9 septembre, venant du Lac Sainte-Anne et en route pour le Fort Pitt. À partir de cette date et jusqu’à leur départ du Lac Sainte-Anne, huit ans plus tard, les deux missionnaires desservirent régulièrement le Fort Edmonton et le Lac Sainte-Anne.
M. Thibault avait déjà quitté la région et le Fort Edmonton lorsque l’abbé Albert Lacombe, devenu en 1856 le père Lacombe, o.m.i., y mis les pieds, le 17 septembre 1852. Au mois de mai de l’année suivante, M. Bourassa retournait, lui aussi à Rivière-Rouge, laissant seul M. Lacombe jusqu’à l’arrivée de son compagnon (et maître des novices), le révérend père René Rémas, o.m.i., en septembre 1853. Dès lors, la desserte du Fort fut assurée à ces deux pères auxquels se joignirent, en 1858, le révérend père C. M. Frain, o.m.i., et en 1860, le révérend père Joseph Caèr, o.m.i. À partir de 1865 jusqu’en octobre 1883, la desserte fut assurée par les pères de la Mission de Saint-Albert.
C’est en 1854 que le Fort Edmonton reçut la première visite épiscopale ainsi que le nom de Mission Saint-Joachim. Mgr Alexandre Taché, o.m.i. évêque de Saint-Boniface, y arriva le 23 mars. Dans ses mémoires publiés en 1866 sous le titre « Vingt années de Missions », Mgr Taché mentionne qu’il trouva, à Saint-Joachim, M. Lacombe et quelques fervents chrétiens. Il eut le bonheur de confirmer dix-sept personnes le jour le l’Annonciation, le 25 mars 1854. Le 27 mars, il partait pour le Lac Sainte-Anne. Mgr Taché devait revenir à la Mission Saint-Joachim les 19 décembre 1860 et 3 décembre 1864.
Si la mission avait été placée sous le patronage de Saint-Joachim dès 1854, elle n’avait cependant pas de chapelle ni d’église. Grâce à l’obligeance de M. John Rowand, bourgeois du Fort Edmonton, le père Lacombe avait bien obtenu une des petites bâtisses du Fort adjacente au chemin principal et avait sommairement converti cette cabane en une sorte de maison-chapelle qui servait de pied-à-terre aux missionnaires lors de leurs visites périodiques à la Mission Saint-Joachim. Toutefois, les Offices du dimanche et des fêtes avaient lieu ordinairement dans la grande salle de la résidence du « bourgeois » désignée sous le nom de ‘Big House’.
C’est pourquoi, afin d’éviter ces inconvénients, M. J. W. Christie, le bourgeois commence la construction de la première église en 1857 aux frais de l’honorable Compagnie de la Baie d’Hudson et dans l’enceinte même du Fort, une jolie petite église à laquelle était attachée une résidence commode pour les pères. Église et maison furent données en toute propriété par M. Christie au Père Lacombe. Les archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson, contenant le journal du Fort Edmonton où se trouvent consignés quotidiennement les progrès de la construction de l’église, notent à la date du 24 décembre 1859 : «…the French Chapel completed to-day and all ready for Mass to-night. » L’année 1959 marque donc le centenaire de cette première église Saint-Joachim.
Pour l’instant, Mgr Grandin se contenta de faire reconstruire à cet endroit un édifice de 20 sur 30 pieds pour servir à la fois de résidence et de chapelle. Le bois de la première chapelle fut mis en échafaudage, près de cette maison, en attendant que les frères de la mission de Saint-Albert puissent être libres pour achever l’église dans le cours de la fête de 1877.
Le 14 janvier 1877, le révérend père Henri Grandin, o.m.i., bénit cette deuxième chapelle Saint-Joachim et y célébra la messe. On signale, en date du 4 février 1877, qu’il y avait 20 personnes à la messe.
Outre la population de la place s’accroissant de jour en jour, il devenait nécessaire aux pères de Saint-Albert, qui étaient chargés de la desserte du Fort, d’y faire des séjours de plus en plus fréquents et prolongés. Mgr Grandin nomma donc son neveu, le révérend Henri Grandin, o.m.i., premier curé résident de Saint-Joachim. Le 1er octobre 1883, celui-ci vint s’installer en permanence dans la maison-chapelle située sur le propriété Groat, en compagnie du frère scolastique Zéphyrin Lizée, o.m.i., qui devait y achever ses études et apprendre le Cris.
En 1885, l’insurrection des Métis et des Indiens, sous la direction de Riel, créa plusieurs fois la panique au milieu des habitants d’Edmonton qui, en grand nombre, vinrent chercher refuge derrière les palissades du vieux Fort. Mais le Père Grandin ne consentit jamais à s’éloigner de son église où il se sentait en sûreté. Du reste, l’arrivée à Edmonton, le 2 mai 1885, du 65e ballon des Fusiliers Mont-Royals lui procura l’agréable compagnie de nouveaux paroissiens, officiers et soldats, toujours prêts à lui rendre services.
Le travail progressa rondement de sorte que le dimanche 22 août 1886, jour de la solennité de la fête patronale de Saint-Joachim, la troisième église Saint-Joachim était « solennellement bénite par le révérend père Jean-Marie Lestanc, o.m.i., administrateur du diocèse, en présence des révérends pères Grandin, Blais, Lizée, o.m.i., et du révérend M. Quévillon et de toute la population catholique d’Edmonton ». Cette troisième église était située à l’emplacement de l’église actuelle de Saint-Joachim.
En 1898, dans la paroisse Saint-Joachim, on y retrouvait des paroissiens de toutes les langues et races dus à l’immigration constante de familles catholiques: Métis, Français, Anglais, Irlandais, Allemands, Polonais, Ukrainiens, Celtes, Belges, Suisses. Une nouvelle église fut bâtie, la quatrième, et fut bénie le 8 décembre 1899.
Deux ans plus tard, Mgr Grandin réussit à obtenir quelques religieuses Fidèles Compagnes de Jésus, qui arrivèrent à Edmonton le 11 octobre 1888, afin d’y fonder un couvent pour les jeunes filles et de faire la classe à l’école catholique. Le père Grandin leur céda sa résidence en attendant que leur couvent fut bâti.
Développement
Le père Lacombe, ayant instamment demandé d’être déchargé de sa mission de curé de Saint-Joachim, a été remplacé à la tête de la paroisse par le révérend père Hippolyte Leduc, o.m.i., qui entra en fonction à partir du 16 juillet 1896. Le père Leduc s’occupa immédiatement de préparer la construction de la future église et d’accumuler les fonds nécessaires.
Durant l’été de 1898, les travaux d’excavation ont commencé. Au printemps de 1899, tout était prêt pour faire surgir l’édifice du sol. Le travail de maçonnerie, commencé le 7 juin, était achevé le 28 octobre. On avait profité de la célébration du jubilé d’or de prêtrise du père Lacombe, en septembre 1899, ainsi que de la présence à Edmonton pour cette circonstance de Mgr Abélard Langevin, o.m.i., archevêque de Saint-Boniface, et de Mgr Augustin Dontenwill, o.m.i., évêque de New-Westminster, pour bénir la première pierre placée à quelques pieds du sol, dans le mur de façade sur le côté nord-est, et portant cette inscription : OMI 1899. Cette bénédiction solennelle, faite par Mgr Langevin en présence de NN. SS. Dontenwill, Grandin et Legal, o.m.i., eut lieu le 24 septembre 1899.
Enfin tout a été prêt pour que la quatrième église Saint-Joachim, qui est l’actuelle église, puisse être bénie, le 8 décembre 1899 lors de la fête de l’Immaculée Conception. L’église magnifiquement parée par M. Bilodeau reçut, la veille au soir, une première bénédiction simple du révérend père Leduc, o.m.i., curé, qui devait y dire la première messe à 6h30 le lendemain matin. Puis Mgr Grandin, évêque de Saint-Albert, dit la messe de 8 heures. Avant la « grand’messe » chantée par le père Lacombe, Mgr Grandin assisté des pères, prononça le sermon de circonstance.
Quelques jours plus tard, le 18 décembre, le père Leduc cédait sa place de curé au révérend père Joseph Lestanc, o.m.i. Mais dès le début juillet, le père Leduc devint de nouveau curé de Saint-Joachim, dont il restera chargé jusqu’à la nomination du père Alphonse Jan, o.m.i., en octobre 1905.
Peu après l’inauguration de la nouvelle église, une autre oeuvre vit le jour. Le 29 mai 1900, le père Leduc arrivait à Edmonton avec quatre Soeurs de la Miséricorde, désireuses d’établir leur oeuvre dans le diocèse. Le 21 septembre suivant, il bénissait leur nouvelle demeure à Edmonton et célébrait la messe dans leur chapelle. Elles n’étaient venues qu’à titre d’essai, mais le succès ayant couronné leurs efforts, elles jetèrent les fondations de l’Hôpital de la Miséricorde, dans le voisinage de Saint-Joachim, au mois de mars 1905.
En 1899, la population catholique d’Edmonton s’élevait à 547 âmes (86 familles). Et en 1901, il n’y avait encore que 3197 habitants à Edmonton, d’après le recensement officiel de la ville cette année-là. Sur ce nombre, 500 canadiens-français qui, par leur vilaine habitude de parler haut, donnèrent souvent l’impression d’être les plus nombreux.
Désormais, entre 1900 et 1914, la population de la ville s’accroîtra à un rythme accéléré : de 3 167, le nombre de ses habitants passera à 72 516 en mai 1914. Saint-Joachim, qui pendant un demi-siècle, avait été la seule paroisse catholique d’Edmonton, sera démembrée et servira d’église-mère ou de marraine aux nouvelles paroisses que surgirent par la suite.
La première de ces paroisses a été celle de Strathcona ou Edmonton-sud, appelée ensuite « paroisse Saint-Antoine » et inaugurée en 1895. Les pères de Saint-Joachim desservaient depuis 1895 la population catholique établie au sud de la rivière et jusqu’au moment où le révérend père Georges Nordmann, o.m.i., en fut chargé en octobre 1901, cette paroisse nef formation était sous la responsabilité directe de Saint-Joachim.
La population catholique augmentant sans cesse, on décida alors en 1905 de bâtir une autre église dans la partie Est de la ville. Sous la direction du révérend père Jan, o.m.i., alors curé de Saint-Joachim, le révérend père Pierre Hétu, o.m.i., vicaire, fut chargé d’ouvrir une souscription, d’organiser la paroisse naissante et, en 1906, de veiller à la construction de la nouvelle église. Elle a été achevée et bénie le 8 décembre 1906 et dédiée à l’Immaculée Conception. Tout en demeurant à Saint-Joachim, le père Hétu continua à desservir la nouvelle paroisse jusqu’à l’arrivée d’un curé-résident dans la personne du révérend père Alphonse Lemarchand, o.m.i., en mai 1907.
Ces démembrements successifs de la « Mission Saint-Joachim » – comme on l’avait appelée jusqu’alors – ainsi que la naissance prochaine de nouvelles églises à d’autres secteurs de la ville déterminèrent l’évêque du diocèse., Mgr Legal, o.m.i., à délimiter le territoire de rancune des églises existantes. Par décret en date du 26 avril 1910, il érigea donc canoniquement la paroisse Saint-Joachim et lui fixa ses limites territoriales, au nord, à l’est, au sud et à l’ouest. Ces limites sont aujourd’hui les mêmes que celles de la cathédrale Saint-Joseph pour la population de langue française.
Entre temps les curés de Saint-Joachim qui se succédèrent pendant cette période eurent à coeur d’embellir leur nouvelle église. En 1900 et 1901, le père Leduc fit terminer le clocher. En 1903, les magnifiques vitraux furent installés. Le 8 décembre 1907, le révérend père Albert Naessens, o.m.i., faisait consacrer par Mgr Legal le splendide maître-autel en simili marbre, payé par les paroissiens au moyen d’une quête.
Lors de la construction de l’Église en 1899, on s’était contenté d’utiliser la vieille église pour en faire la sacristie de l’église nouvelle. Cette situation dura jusqu’en 1912 lorsque le révérend père Pierre Cozanet, o.m.i., avait réussi à réunir les fonds nécessaires pour faire construite la sacristie actuelle, assez vaste pour qu’on puisse y installer également les confessionnaux. Le sous-sol fut également agrandi et aménagé pour en faire une salle de réunion et de pratique de chant. De plus, comme il manquait un orgue pour rehausser dignement les Offices, le père organisa une collecte de fonds grâce à laquelle un bel orgue Casavant a été installé dans la tribune agrandie de l’église.
Au cours de réunions subséquentes, les conseillers désignés pour préparer la construction de cette future église élaborèrent les propositions et les bases sur lesquelles se ferait cette séparation. Il a été décidé qu’on donnerait à cette nouvelle paroisse le nom de Saint-Joseph et que l’église serait bâtie sur le même terrain que l’église Saint-Joachim, mais avec une entrée donnant sur le 111e rue.
Déjà, il y avait double service à l’église Saint-Joachim, l’un pour la population de langue française, l’autre pour celle de langue anglaise, et il a été négocié un emprunt assez important lorsqu’éclate la première guerre mondiale en 1914. Dès sa nomination comme curé de Saint-Joachim en mai 1914, le révérend père Alphonse Lemarchand, o.m.i., prit cette affaire en main. Il fit même creuser des excavations quelques mois plus tard et, en mars 1915, il se rendit dans l’Est du Canada pour essayer de trouver au mois l’argent nécessaire pour finir ce soubassement et le couvrir, ce qui permettrait d’y faire les bureaux pour les paroissiens de Saint-Joseph. En raison de la guerre qui sévissait, il ne put rien obtenir.
On continua donc à avoir les deux services séparément et à faire un arrangement financier concernant les recettes et dépenses relatives à chacune des deux paroisses Saint-Joachim et Saint-Joseph. Il y avait déjà un vicaire de langue française et un autre de langue anglaise ; toutefois, il n’y avait qu’un curé. À partir de décembre 1916, le révérend père Lemarchand, o.m.i., assisté du révérend père Hétu, o.m.i., est devenu curé seulement pour les paroissiens de Saint-Joachim, c’est-à-dire ceux de langue française, tandis que le révérend R.P.J. Reynolds, o.m.i., assisté du R.P. Murphy, o.m.i., était curé pour les paroissiens de Saint-Joseph, c’est-à-dire ceux de langue anglaise.
Jusqu’à l’inauguration de la cathédrale Saint-Joseph en 1925, Saint-Joachim servit donc de berceau à la paroisse Saint-Joseph qui, pendant ces quelques années, eut comme curés les révérends pères Reynolds, McCaffrey, G. Patton, J. MacCarthy, tous les oblats de Marie Immaculée.
En décembre 1955, le révérend père Guy Michaud, o.m.i., alors curé de Saint-Joachim, profitant de ce que le nouveau Grand Séminaire serait prochainement construit à Saint-Albert, sollicitait de Mgr H. MacDonald, archevêque d’Edmonton, la faveur d’acheter pour la paroisse quatre lots à l’ouest et un au nord de l’église, en prévision d’agrandissements éventuels de Saint-Joachim et d’autres projets. Mgr MacDonald a bien voulu consentir à cette vente qui fut agréée, deux années plus tard, par le révérend père Gérard Labonté, o.m.i., et les syndics de la paroisse.
En 1959, le révérend père Fernand Thibault, o.m.i., à l’occasion du centenaire de la paroisse, fit renouveler la peinture et le vernissage dans tout l’intérieur de l’église et également recouvrir d’un nouveau tapis le plancher du sanctuaire.
Le presbytère Saint-Joachim, qui abrita après 1905 les membres de l’Administration provinciale des Oblats de l’Alberta-Saskatchewan, puis fut agrandi pour devenir d’abord le Scolasticat des Oblats et ensuite le Grand Séminaire diocésain, était passé entre les mains de l’administration diocésaine 1927; le curé de Saint-Joachim devait alors se loger ailleurs. Grâce à un arrangement conclu entre Mgr O’Leary, archevêque d’Edmonton, et l’Administration provinciale des Oblats, un terrain d’environ un lot et demain situé entre l’église Saint-Joachim et la propriété des Fidèles Compagnes de Jésus fut cédé aux pères oblats, à condition qu’ils y bâtissent leur maison provinciale et que cette maison serve en même temps de presbytère pour la paroisse.
Les religieuses Filles de Jésus qui, depuis longtemps déjà, s’étaient chargées du service de la maison, continuèrent leurs services dévoués pendant quelques années encore dans la nouvelle maison. Elles y furent, remplacées plus tard par les Petites Missionnaires de Saint-Joseph et, tout dernièrement, par les Miliciennes du Rosaire qui s’y dévouèrent pendant les trois dernières années.
En terminant cette courte esquisse historique de la paroisse Saint-Joachim au terme de son premier siècle d’existence, il n’est que juste de mentionner la grande vitalité qui l’anime dans les divers organismes et oeuvres paroissiales qu’elle possède aujourd’hui. Les Dames de Sainte-Anne, depuis longtemps établies dans la paroisse, sont toujours très actives. Il en est de même des divers groupements pour les jeunes des deux sexes (Clubs, Scouts, Guides, etc.) et aussi de la Croisade eucharistique, de la JEC et du groupement « Jeunes Foyers ». La chorale Saint-Joachim et son organiste n’ont rien perdu de leur réputation très justement méritée. Les enfants reçoivent à l’école Grandin une éducation catholique et française grandement utile pour leur avenir. Ils ont à leur disposition, pour leur bien-être corporel et moral, une patinoire en hiver et, depuis 10 ans, un splendide camp d’été au Lac Sainte-Anne. Un jardin d’enfance, situé en face de l’église et dirigé par les Soeurs de l’Assomption, est d’un grand secours aux jeunes enfants … et à leurs mamans. Enfin, la langue française continue à être le trait d’union entre chacun des paroissiens grâce à leur appartenance à l’Association canadienne-française de l’Alberta et au journal « La Survivance » dont les Oblats ont la direction depuis plus de 30 ans.
La paroisse est heureuse et fière de compter depuis ses débuts plus de 30 vocations : prêtres, religieux et religieuses. L’accroissement, à la fin de la dernière guerre, de la population de langue française, surtout dans l’ouest de la ville, rendait difficile pour ces fidèles la fréquentation de l’église Saint-Joachim en raison de la distance. Ce fut la raison pour laquelle, au début de 1951, le révérend père Patoine, alors curé, et les syndics de Saint-Joachim sollicitèrent de Mgr l’Archevêque d’Edmonton la fondation d’une desserte de Saint-Joachim, à l’ouest, dans le district de Jasper Place. Après que Mgr l’ARchevêque eut accordé les autorisations nécessaires pour la création d’une paroisse à cet endroit, les paroissiens de Saint-Joachim et leur curé coopérèrent activement et financièrement à la construction de la nouvelle église Sainte-Anne de Jasper Place, qui fut desservie par Saint-Joachim jusqu’en septembre 1953.
Bien que de ce fait la paroisse Saint-Joachim ait perdu un certain nombre de ses fidèles elle compte encore présentement en 1959, environ 2 000 âmes réparties en 600 familles. Grâce au profond esprit chrétien qui anime ses paroissiens et à l’attachement très vif qu’ils continuent à porter à leur belle paroisse et à leur église, Saint-Joachim s’apprête, à l’aurore de son deuxième siècle d’existence (1959), à jouer toujours plus pleinement son rôle dans l’Église, dans l’archidiocèse et dans la ville d’Edmonton.